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Kill The Young : La fureur rock d’une fratrie britannique

Kill The Young

Quand on parle de rock britannique, les têtes d’affiche qui viennent en premier à l’esprit sont souvent Oasis, Arctic Monkeys ou encore Muse. Mais dans l’ombre de ces mastodontes, une formation mérite qu’on s’y arrête : Kill The Young. Ce trio originaire de Manchester, composé des frères Tom, Dylan et Oliver Gorman, a su, dans les années 2000, imposer son univers entre riffs nerveux et mélodies entêtantes. Retour sur une aventure musicale méconnue mais marquante.

Les débuts : une fratrie au service du rock

Tout commence dans une banlieue de Manchester, où les trois frères Gorman grandissent bercés par les sonorités brutes de la scène mancunienne. Très jeunes, ils se réunissent pour former Kill The Young, un nom provocateur résonnant comme un manifeste : un appel à secouer les conventions et à exprimer sans filtre leurs révoltes. En 2005, ils dévoilent leur premier album éponyme, produit par Dimitri Tikovoï (Placebo, The Horrors). Le titre phare « Origin of Illness » pose les bases : guitares saturées, batterie implacable et textes incisifs sur les dérives de la société.

Une ascension rapide et un succès international

Le groupe ne tarde pas à attirer l’attention au-delà des frontières britanniques, notamment en France, où leur style direct et énergique trouve un public réceptif. Leur passage dans plusieurs festivals hexagonaux et leurs prestations en première partie d’artistes reconnus les hissent rapidement au rang de chouchous des amateurs de rock indé. En 2007, « Proud Sponsors of Boredom » confirme leur identité musicale : une critique acerbe d’une société déshumanisée, portée par des hymnes comme « Sunday Soldiers » et « All the World ». L’album affiche une production plus affinée et une maturité artistique qui assoit leur crédibilité.

Le style Kill The Young : un mélange de rage et de mélodie

Leur musique, souvent comparée à celle de Bloc Party ou Interpol, se distingue par un savant équilibre entre puissance et sens de la mélodie. Les textes, mêlant désillusion et espoir, abordent des thèmes universels comme la manipulation politique (« Follow, Follow »), les injonctions sociétales et la perte de repères. « La musique est notre manière de résister à l’absurdité du monde », confiait Thom Gorman lors d’une interview pour un média indépendant.

Un impact discret mais réel

Si Kill The Young n’a pas connu la même exposition que certains de leurs contemporains, leur influence est palpable dans la scène indépendante européenne. Ils ont su inspirer nombre de jeunes formations par leur authenticité et leur persévérance. Le groupe a su rester fidèle à ses valeurs et à son univers sans jamais chercher à s’adapter aux dictats commerciaux.

Et aujourd'hui ?

Le groupe a ralenti ses activités ces dernières années, mais leur discographie reste disponible et continue de séduire une nouvelle génération d’auditeurs curieux. Si vous ne les avez jamais écoutés, commencez par « Origin of Illness », « Sunday Soldiers » et « No Problems » : trois titres qui résument parfaitement l’âme de ce trio mancunien. Car après tout, le rock est fait pour être découvert, partagé… et vécu à plein volume.

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